Génèse

Dans le cadre du plan pauvreté porté par l’Etat, la Ville et la Métropole de Montpellier, la Ville de Montpellier a confié en 2020 à la Chaire Unesco Alimentation du Monde de l’Institut Agro Montpellier et du Cirad la réalisation d’un état des lieux de l’aide alimentaire sur son territoire. Cette enquête, menée auprès d’associations de solidarité alimentaire, a révélé un important besoin d’informations sur « qui fait quoi » dans ce domaine. Elle a également montré que les pratiques de solidarité évoluent rapidement, du fait notamment de l’aggravation brutale de la crise économique provoquée par la Covid-19.

Portés par le même besoin de mieux caractériser les solidarités alimentaires à l’œuvre sur leur territoire, la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS) et le Conseil Départemental de l’Hérault (CD34) ont sollicité en 2021 l’expertise de la Fédération des acteurs de la solidarité Occitanie (FAS) et de la Chaire Unesco Alimentations du monde pour mener à bien un état des lieux actualisable des solidarités alimentaires sur le département de l’Hérault, voué à terme, à  prendre la forme d’un observatoire des solidarités alimentaires.

Plusieurs états des lieux des solidarités alimentaires ont déjà été réalisés par le passé par diverses institutions, et leur identification constituait la première étape du projet. Toutefois, ces états de lieux montraient deux écueils : ils étaient partiels, car portaient seulement sur une partie du département, certaines formes de solidarité ou certaines populations, et ils ne donnaient qu’une photographie de la situation au moment du recensement, sans prévoir de mise à jour des données.

Or, la précarité alimentaire et les dispositifs de solidarité qui tentent d’y répondre évoluent régulièrement. Un recensement le plus exhaustif possible des solidarités alimentaires et l’identification d’un mécanisme d’actualisation des données associées constituait donc un enjeu majeur pour ce projet.

Au-delà d’être une base de données actualisable, l’observatoire se voulait également être un support de dialogues entre acteurs, de réflexion collective et de capitalisation.

Du point de vue financier, le projet VOBSALIM34 (Vers un observatoire des solidarités alimentaires dans l’Hérault) a été d’abord financé, d’une part, par l’Etat via la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS) dans le cadre du plan de soutien aux associations de lutte contre la précarité, et d’autre part, par le Conseil départemental de l’Hérault, pour une durée de 18 mois (juillet 2021 – décembre 2022). Durant cette période, la FAS Occitanie et l’Institut Agro Montpellier, à travers la Chaire Unesco Alimentations du Monde, ont mis en œuvre le projet VOBSALIM34 : Vers un Observatoire des Solidarités Alimentaires dans l’Hérault, qui consistait donc à préconfigurer un observatoire permanent des solidarités alimentaires.

Cette préfiguration a permis de :

• Mettre en valeur et communiquer sur le projet notamment par la création et la mise en ligne d’un site internet, la présentation et la communication autour du projet lors de différentes instances, l’intégration de VOBSALIM dans le groupe de travail n°1 du COCOLUPA ou encore par la diffusion de lettres d’informations VOBSALIM ;
• Proposer un état des lieux des solidarités alimentaires sur l’Hérault en partenariat avec Solinum. À la fin 2022, ce sont 179 points de distribution qui sont répertoriés dans l’Hérault. Ces points de distribution sont de différentes natures : épiceries sociales et/ou solidaires, points de distribution de colis alimentaires, points de distribution de repas ou soutien financier ;
• Mettre en œuvre des travaux autour d’un indice de vulnérabilité alimentaire en collaboration avec l’INRAE afin de permettre la mise en évidence des zones pour lesquelles un risque de précarité alimentaire est à craindre. Il a pour but d’orienter les regards vers des territoires vulnérables afin de mener des expertises plus localisées et mieux orienter les politiques publiques.
• Organiser trois rencontres départementales inter acteurs: une en mai 2022 qui portait sur la caractérisation des précarités alimentaires, une seconde rencontre en juin 2022 qui portait sur de nouvelles formes de solidarité alimentaire, revendiquées plus durables par leurs porteurs et une troisième en décembre afin de présenter les perspectives de l’observatoire et de recueillir les attentes des participants.

En 2023, à l’issue de la phase de préfiguration, l’observatoire est lancé sous le nom d’OBSOALIM34. Ses activités s’inscrivent dans la continuité de celles initiées en 2021-2022 et répondent à trois objectifs opérationnels :

1. 1. Répertorier et localiser les solidarités alimentaires en Occitanie. Cet état des lieux permet l’identification des structures et des dispositifs en spécifiant le type et la conditionnalité de l’aide, le type d’usagers, le lieu de distribution, les fréquences d’ouverture, l’accessibilité, etc. Ce travail est réalisé par l’association Solinum via son outil Soliguide.
   2. Réaliser un état des lieux des vulnérabilités à travers un indice de « présomption de la précarité alimentaire ». Ce volet a pour objectif de mettre en évidence des zones où le risque de précarité alimentaire serait plus élevé en utilisant divers indicateurs qui reposent sur des données disponibles à l’échelle des communes. Cet indice sera accessible sur une plateforme numérique permettant de cartographier ces zones. Ce travail est mené en collaboration avec l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) de Montpellier, Montpellier Méditerranée Métropole (3M), le CD34, le Bureau d’Analyse Sociétale d’Intérêt Collectif (BASIC) et la Chaire Unesco Alimentations du monde.

1. 3. Créer une dynamique d’échange autour de l’observatoire. Afin de favoriser les liens et échanges entre les acteurs concernés par les solidarités alimentaires, proposition d’espace de réflexion collective

En parallèle, la coordination et la communication autour de ces grands axes est assurée par la FAS Occitanie.

L’objectif général de l’observatoire reste que les acteurs territoriaux s’emparent de cet outil et de cet espace d’échange pour adapter les formes de solidarité alimentaires à l’évolution des enjeux de la précarité alimentaire.