Estimation
de la précarité alimentaire

Mesurer la présomption de précarité alimentaire

Contexte

Aujourd’hui, la précarité alimentaire est mesurée par le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire. Or, une partie de la population en situation de précarité alimentaire n’a pas recours à ces dispositifs. L’intérêt de ce projet est de proposer une autre approche, par les besoins des populations, en repérant les territoires sur lesquels le risque de précarité alimentaire est le plus fort. C'est dans ce cadre qu'un travail sur l'élaboration d'un indice de vulnérabilité alimentaire a été entrepris par la Chaire Unesco Alimentations du monde, en partenariat avec INRAE (UMR Innovation).

Objectifs

L’objectif de ce travail est de construire un indice qui prenne en compte la multi-dimensionnalité de la vulnérabilité alimentaire tout en étant appropriable et reproductible par les acteurs locaux publics et associatifs œuvrant dans la lutte contre la précarité alimentaire. Pour cela, nous avons choisi de travailler uniquement avec des données en libre accès et disponibles au niveau communal. Le choix de l’échelle communale est pertinent à la fois du point de vue de la disponibilité des données et de l’action publique, l’échelon municipal présentant plusieurs leviers d’action en matière d’accès à l’alimentation, par exemple à travers la restauration scolaire ou encore les CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale), qui constituent des acteurs majeurs de l’aide alimentaire.

Méthodologie

Ce travail s’appuie sur une revue de la littérature scientifique sur les facteurs de précarité alimentaire et sur une analyse des indices existants. Il propose un nouvel outil de diagnostic sous la forme d’un indice composite constitué d’indicateurs regroupés en quatre dimensions identifiées comme contribuant à la vulnérabilité alimentaire : monétaire, socio-économique, santé, mobilité.

Plateforme numérique

Outil en cours de construction

Vous retrouverez ci-dessous, la plateforme numérique développée par le BASIC pour caractériser la précarité alimentaire sur votre territoire. Cet outil est encore en cours de construction, n’hésitez à partager vos suggestions et retours sur le formulaire de contact du site.

Découvrez l’article « Une approche territoriale des facteurs de précarité alimentaire à l’aide de données en libre accès » de Justine Labarre (Montpellier Méditerranée Métropole), Claire Néel (INRAE), Coline Perrin (INRAE) et Nicolas Bricas (Cirad, Chaire Unesco Alimentations du monde) présenté lors des rencontres sciences-société « Pour des solidarités alimentaires », le 22 et 23 septembre 202

Enseignements et perspectives

Enseignements

L’indice de vulnérabilité alimentaire a été pensé pour être opérationnel, et pouvoir être approprié par les acteurs locaux. De ce fait, sa principale limite est liée au manque de données disponibles en libre accès à l’échelle communale, en particulier sur les thématiques de la pauvreté et de la santé. L’impératif d’opérationnalité explique que cet indice ne tient pas compte de certaines dimensions de la précarité alimentaire, qui peuvent pourtant être cruciales. C’est le cas par exemple du dessaisissement du pouvoir d’agir ou de la qualité de l’offre alimentaire sur le territoire. La mesure des dimensions du bien-être alimentaire, de la dignité et de l’exclusion sociale est encore peu explorée dans la littérature. Ces dimensions devraient pourtant être intégrées au diagnostic de précarité alimentaire.

Perpectives

L’indice proposé ici est ainsi un indice intermédiaire, à envisager dans un processus d’amélioration à poursuivre, afin de mieux rendre compte de la multi-dimensionnalité de la précarité alimentaire. Enfin, cet indice communal est peu pertinent pour les villes. Il doit y être complété par un second indice, sur lequel nous travaillons, pour rendre compte des disparités intra-urbaines à partir de données à l’échelle des IRIS et des carreaux Insee (la disponibilité des données à ces échelles restant le principal problème). De plus, les enjeux ruraux, urbains et périurbains étant différents, les indicateurs à mobiliser ne sont pas les mêmes, par exemple sur la dimension mobilitaire. Une méthodologie spécifique doit donc être envisagée pour adapter cet indice de vulnérabilité alimentaire aux espaces urbains.